La BAD et le Burkina Faso : une stratégie commune pour relever les défis nationaux

Alors que le Burkina Faso fait face à des défis multidimensionnels, la Banque africaine de développement (BAD) réaffirme son engagement à soutenir le pays dans sa quête de développement durable et de résilience. Lors d’une conférence de presse tenue à Ouagadougou, Daniel Ndoye, responsable pays de l’institution, a annoncé que la future stratégie d’intervention de la BAD sera alignée sur les priorités nationales du Burkina Faso.

Daniel Ndoye, Responsable de la BAD au Burkina Faso

Vers une stratégie post-2025 alignée sur les besoins locaux

À l’horizon 2025, la stratégie actuelle de la BAD arrivera à échéance. Dans ce contexte, Daniel Ndoye a dévoilé les grandes orientations de la prochaine feuille de route, actuellement en cours d’élaboration.

« Fidèles à notre approche participative et à notre vision panafricaine, nous nous attelons à aligner nos interventions futures sur les priorités nationales du Burkina Faso, tout en respectant nos orientations stratégiques globales », a déclaré M. Ndoye.

Cette nouvelle stratégie s’inscrit dans une dynamique de continuité et d’adaptation. Elle vise à répondre aux besoins pressants du Burkina Faso tout en anticipant les mutations socio-économiques et climatiques à venir.

Une coopération historique renforcée

Depuis son adhésion à la BAD en 1964, le Burkina Faso a bénéficié d’un soutien financier et technique significatif de l’institution. En plus de 60 ans de collaboration, ce partenariat stratégique s’est traduit par la mobilisation de plus de 1 300 milliards de francs CFA, investis dans des projets structurants et inclusifs.

Entre 2022 et 2025, la BAD appuie 22 projets en cours d’exécution, représentant un montant global de 500 milliards de francs CFA. Ces initiatives couvrent des secteurs variés tels que l’agriculture, les infrastructures, l’énergie, la gouvernance, et le développement humain.

Projets phares pour un développement durable

Parmi les projets phares actuellement soutenus par la BAD au Burkina Faso, on peut citer :

• L’aménagement et la valorisation de la plaine de la Léraba : Ce projet agricole vise à renforcer la sécurité alimentaire et les revenus des populations rurales grâce à une gestion optimisée des ressources naturelles.
• Le Programme Yeelen d’électrification rurale et centrales solaires : Une initiative ambitieuse pour accélérer l’accès à l’énergie renouvelable dans les zones rurales, réduisant ainsi la pauvreté énergétique tout en luttant contre le changement climatique.
• La modernisation de la route Gounghin-Fada-Piéla-Frontière du Niger : Ce projet d’infrastructure facilite les échanges économiques et améliore la connectivité dans une région cruciale pour le commerce régional.
• L’assainissement et le développement des compétences en milieu rural : Un volet essentiel pour améliorer les conditions de vie des populations et renforcer leur capacité à affronter les défis économiques et environnementaux.

Une réponse adaptée aux crises humanitaires et sécuritaires

La BAD a également adapté ses interventions pour répondre aux crises sécuritaires et humanitaires qui frappent le Burkina Faso. Les régions du Centre-Nord, du Nord et du Sahel, fortement touchées par les déplacements massifs de populations en raison des violences, bénéficient d’un appui spécifique pour la prise en charge des personnes déplacées internes.

En parallèle, l’institution met un accent particulier sur la résilience des communautés, notamment à travers la promotion de l’entrepreneuriat des jeunes, le soutien au secteur privé, et l’amélioration de la gouvernance.

« Nos projets ne se limitent plus aux infrastructures classiques. Nous intégrons désormais des actions visant à répondre aux besoins humanitaires urgents tout en construisant une résilience à long terme », a souligné Daniel Ndoye.

Une vision tournée vers l’avenir

La nouvelle stratégie post-2025 de la BAD, en cours d’élaboration, repose sur une approche concertée et inclusive. Elle sera élaborée en collaboration avec le gouvernement burkinabè et les parties prenantes locales afin de s’assurer qu’elle reflète fidèlement les aspirations des populations.

Les axes prioritaires pourraient inclure :

• Le renforcement de la résilience climatique et socio-économique : Face aux chocs climatiques récurrents, la BAD envisage de soutenir des initiatives innovantes en matière d’agriculture durable, de gestion des ressources en eau, et de préservation de l’environnement.
• La transformation structurelle de l’économie : Avec un accent sur la promotion de la valeur ajoutée locale, la diversification économique et l’industrialisation, en particulier dans les secteurs porteurs tels que l’agro-industrie.
• L’inclusion sociale et l’autonomisation des jeunes : La BAD prévoit de multiplier les initiatives visant à favoriser l’accès à l’éducation, à la formation professionnelle et à l’entrepreneuriat, en ciblant particulièrement les jeunes et les femmes.

Une commémoration sous le signe de l’engagement

La conférence de presse s’inscrivait également dans le cadre des célébrations du 60ᵉ anniversaire de la BAD, prévues pour le 17 décembre 2024. Cet événement marquera six décennies d’efforts inlassables pour promouvoir le développement durable sur le continent africain.

Au Burkina Faso, ces célébrations revêtent une importance particulière, symbolisant un partenariat historique mais résolument tourné vers l’avenir.

Conclusion

La Banque africaine de développement demeure un partenaire clé du Burkina Faso, mobilisant des ressources et une expertise inégalées pour accompagner le pays dans sa transformation. Avec sa nouvelle stratégie post-2025, la BAD réaffirme son engagement à répondre aux besoins spécifiques du peuple burkinabè, tout en contribuant aux ambitions continentales de prospérité partagée et de résilience face aux défis globaux.

RADIO TANKONNON