Sous l’égide de la Ligue des Consommateurs du Burkina (LCB), la première édition des 72 heures du consommer local s’annonce comme une initiative inédite et ambitieuse, prévue du 13 au 16 décembre 2024 à Ouagadougou. Organisée autour du thème évocateur « Pour une consommation responsable, consommons les produits locaux », cette manifestation vise à promouvoir les productions nationales et à sensibiliser les citoyens sur les multiples bienfaits du consommer local.
Dans un contexte mondial marqué par une forte dépendance aux importations, la tenue de ces journées apparaît comme une réponse proactive et pragmatique aux défis économiques et sociaux auxquels le Burkina Faso fait face. Selon Dasmané Traoré, représentant de la LCB, cet événement s’inscrit non seulement dans la continuité de la politique gouvernementale actuelle de promotion des produits locaux, mais aussi dans la mission principale de la LCB : protéger et guider les consommateurs burkinabè.
« L’objectif principal est d’amener le consommateur à se tourner vers l’intérieur. À l’intérieur, nous savons ce que nous consommons, bien mieux que ce qui vient d’ailleurs », a déclaré M. Traoré lors d’un point de presse tenu le 3 décembre 2024 à Ouagadougou.
Cette première édition se veut ainsi un cadre structurant pour la valorisation des produits nationaux, leur mise en lumière et leur promotion, dans le but d’encourager les Burkinabè à intégrer davantage ces produits dans leurs habitudes de consommation.
Pour garantir le succès de cette initiative, la LCB exhorte le gouvernement à renforcer ses efforts en matière de protection des produits locaux, notamment par des mesures telles que :
- Le blocage des prix pour rendre les produits locaux compétitifs par rapport aux importations.
- La subvention des produits de première nécessité, afin de les rendre accessibles au plus grand nombre.
- Un contrôle accru des biens et services soumis au régime des prix fixes, à travers des inspections régulières et inopinées.
Ces recommandations s’inscrivent dans une logique de construction d’un écosystème économique favorable à la croissance et à la compétitivité des produits burkinabè.
Conçues pour allier réflexion, éducation et célébration, les 72 heures du consommer local seront ponctuées par plusieurs temps forts :
- Une cérémonie officielle d’ouverture, qui marquera le lancement de l’événement et rassemblera les acteurs institutionnels, économiques et culturels.
- Des panels de discussions, abordant des thématiques clés telles que :
- Les enjeux de la consommation locale dans un contexte de globalisation.
- Les opportunités pour les producteurs locaux sur le marché burkinabè.
- Les bénéfices d’une alimentation saine et durable.
- Une rue marchande, installée à la Maison de la Culture Jean Pierre Guingané, où les visiteurs pourront découvrir, goûter et acheter une large gamme de produits locaux, allant de l’artisanat aux denrées alimentaires.
- Des jeux concours, destinés à sensibiliser le public, notamment les jeunes, à l’importance d’une alimentation saine et d’un mode de vie respectueux des ressources locales.
Dans une démarche visant à garantir la qualité des produits présentés, la LCB a annoncé l’installation d’une cinquantaine de stands disponibles au prix unitaire de 30 000 FCFA. Pour l’attribution de ces espaces d’exposition, la priorité sera donnée aux producteurs locaux offrant des produits de qualité, dans le respect des normes sanitaires et environnementales.
Cette rigueur témoigne de l’ambition des organisateurs : faire des 72 heures du consommer local une vitrine d’excellence pour le « made in Burkina », capable de rivaliser avec les produits importés sur les marchés locaux et internationaux.
Au-delà de l’impact économique direct, cette initiative entend promouvoir un modèle de développement durable, en mettant en avant les bénéfices environnementaux et sociaux du consommer local. En réduisant la dépendance aux importations, le Burkina Faso peut non seulement diminuer son empreinte carbone liée aux transports internationaux, mais aussi renforcer la résilience de son économie face aux fluctuations du marché mondial.
« Cette démarche vise à bâtir une économie plus forte, plus inclusive et respectueuse des spécificités locales », a souligné Dasmané Traoré.
Alors que le Burkina Faso continue de relever des défis majeurs sur les plans économique et social, cette initiative reflète une volonté collective de construire un avenir plus prospère et autosuffisant.
Avec ces 72 heures du consommer local, la LCB envoie un message fort : celui d’un Burkina Faso résilient, qui puise dans ses ressources internes pour se réinventer et valoriser son identité culturelle et économique.
En s’appropriant cette dynamique, les Burkinabè ne font pas seulement un choix économique, mais un acte citoyen et patriote, contribuant à l’essor d’un Burkina Faso debout, fier et solidaire.
Saidicus Leberger
Pour Radio Tankonnon