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RADIO TANKONNON

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Les élections générales au Ghana : un rendez-vous crucial pour l’avenir d’un modèle démocratique en péril

Publié par RADIO TAN KONNON sur 7 Décembre 2024, 06:08am

Catégories : #AFRIQUE

Ce samedi, les électeurs ghanéens sont appelés à participer à des élections présidentielles et législatives déterminantes dans un contexte de crise économique aiguë et de tensions politiques croissantes. Considéré comme un modèle de stabilité démocratique en Afrique de l’Ouest, le Ghana fait face à des défis sans précédent, tant sur le plan économique qu’environnemental.

Les électeurs ghanéens
Les électeurs ghanéens

Avec environ 18,7 millions d’électeurs inscrits, ce scrutin est perçu comme un test critique pour la démocratie dans une région souvent ébranlée par les coups d’État militaires et les violences.

Deux figures familières au cœur du duel présidentiel

Le paysage politique ghanéen est dominé par deux poids lourds : le vice-président Mahamudu Bawumia, candidat du Nouveau Parti Patriotique (NPP, au pouvoir), et John Dramani Mahama, ancien président et chef de file du Congrès National Démocratique (NDC, principal parti d’opposition). Ces deux rivaux, bien connus des électeurs, promettent de redresser une économie en crise et de restaurer la confiance dans les institutions.

Mahamudu Bawumia, économiste de formation, se présente comme un technocrate capable d’apporter des solutions concrètes à la crise actuelle. Sa campagne met en avant les initiatives numériques et les réformes économiques amorcées sous le mandat du président sortant Nana Akufo-Addo. Toutefois, il doit affronter des critiques virulentes concernant la gestion de la dette publique et la montée en flèche de l’inflation.

De son côté, John Dramani Mahama, qui a dirigé le pays entre 2012 et 2017, mise sur son expérience pour convaincre les électeurs qu’il peut stabiliser l’économie et réduire les inégalités. Cependant, son mandat précédent avait également été marqué par des scandales de corruption et des problèmes de gestion économique, laissant une part importante de l’électorat sceptique.

Une crise économique au centre des préoccupations

L’économie ghanéenne, autrefois saluée comme l’une des plus dynamiques d’Afrique, traverse une période sombre. En 2022, le Ghana a fait défaut sur une grande partie de sa dette extérieure, une situation inédite qui a exacerbé la précarité sociale. Le taux d’inflation dépasse aujourd’hui les 40 %, réduisant considérablement le pouvoir d’achat des citoyens.

Les jeunes, qui constituent une part importante de l’électorat, sont particulièrement touchés par le chômage de masse. Cette génération, désabusée par les promesses non tenues des dirigeants successifs, pourrait jouer un rôle clé dans les résultats de cette élection.

Le Fonds Monétaire International (FMI) a approuvé un plan de sauvetage de 3 milliards de dollars pour aider le pays à stabiliser son économie, mais ces mesures s’accompagnent d’exigences strictes, notamment des réformes fiscales impopulaires qui ont suscité des protestations.

L’ombre persistante du « galamsey » : l’extraction illégale d’or

Outre les défis économiques, l’extraction illégale d’or, connue localement sous le nom de galamsey, reste un problème environnemental et social majeur. Cette activité clandestine, motivée par la crise, a des conséquences désastreuses sur les écosystèmes du pays.

Les rivières sont polluées par des produits chimiques toxiques comme le mercure, mettant en danger la santé des populations locales et menaçant les moyens de subsistance des agriculteurs et des pêcheurs. Malgré les promesses des autorités de lutter contre ce fléau, les résultats se font attendre, et le galamsey reste un sujet central dans le débat électoral.

Des élections sous haute surveillance

Le Ghana, souvent considéré comme un bastion démocratique en Afrique, a vu son image ternie ces dernières années par des accusations de corruption, des tensions partisanes accrues et une polarisation politique.

Le scrutin de samedi, qui déterminera non seulement la présidence mais aussi la composition du Parlement, sera scruté de près par les observateurs internationaux. Avec 276 sièges en jeu, l’équilibre des forces législatives pourrait avoir un impact significatif sur la capacité du prochain président à mettre en œuvre son programme.

Les autorités électorales ont promis un processus transparent et sécurisé, mais des inquiétudes subsistent quant à la possibilité de violences post-électorales. Le souvenir des tensions qui ont suivi les élections de 2020, marquées par des affrontements meurtriers, hante encore de nombreux citoyens.

Un choix entre continuité et changement

Alors que le Ghana se trouve à un carrefour critique de son histoire, les électeurs font face à un choix difficile : accorder leur confiance à un gouvernement sortant qui a échoué à prévenir la crise économique ou donner une nouvelle chance à un leader de l’opposition qui n’a pas su convaincre lors de son précédent mandat.

Pour beaucoup, ce scrutin dépasse les simples considérations partisanes. Il représente un moment de réflexion sur l’avenir du pays, ses valeurs démocratiques et sa capacité à relever les défis pressants auxquels il est confronté.

Les résultats, attendus dans les jours à venir, ne détermineront pas seulement le prochain président du Ghana, mais traceront également la voie pour un pays qui aspire à retrouver sa place de modèle de réussite et de stabilité en Afrique de l’Ouest.

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