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RADIO TANKONNON

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Mettre fin au sida : une course contre les inégalités et pour les droits humains

Publié par RADIO TAN KONNON sur 1 Décembre 2024, 10:40am

Catégories : #SANTE

À l'approche de la Journée mondiale de lutte contre le sida, célébrée le 1er décembre, l'ONUSIDA rappelle avec force l’urgence d’agir pour éradiquer le sida en tant que menace de santé publique d’ici 2030. Un objectif ambitieux, mais réalisable, comme le souligne son dernier rapport intitulé « Emprunter la voie des droits pour mettre fin au sida ». Ce document met en lumière un paradoxe inquiétant : malgré les avancées médicales et scientifiques majeures, des millions de personnes vivant avec le VIH ou à risque continuent d’être laissées pour compte en raison de discriminations, d'inégalités structurelles et de politiques restrictives.

Le rapport de l’ONUSIDA
Le rapport de l’ONUSIDA

Une pandémie de santé publique profondément enracinée dans les violations des droits humains

Selon Winnie Byanyima, directrice exécutive de l'ONUSIDA, « Les progrès réalisés dans la lutte contre le VIH sont entravés par des violations persistantes des droits humains. » Son constat est clair : des millions de personnes à travers le monde sont toujours privées d’accès aux soins et aux traitements en raison de discriminations systémiques, de lois punitives et d'inégalités de genre.

En 2023, 9,3 millions de personnes vivant avec le VIH n’avaient pas accès aux traitements vitaux. Cette situation alarmante s’accompagne de chiffres tragiques : 630 000 décès liés au sida l’an dernier et 1,3 million de nouvelles infections dans le monde. Dans au moins 28 pays, le nombre de nouvelles infections est en hausse, illustrant une tendance préoccupante qui risque de compromettre l’objectif 2030.

Un fardeau disproportionné pour les jeunes femmes et filles

Les jeunes femmes et filles âgées de 15 à 24 ans restent particulièrement vulnérables face au VIH. Chaque jour, 570 d’entre elles contractent le virus. En Afrique orientale et australe, leur probabilité de vivre avec le VIH est trois fois plus élevée que celle de leurs homologues masculins.

Nomonde Ngema, militante de 21 ans vivant avec le VIH, s'indigne : « Aucune fille ne devrait être privée de l'éducation et de l'information dont elle a besoin pour se protéger. » L’éducation des filles, la lutte contre les violences basées sur le genre et l'accès aux services de santé essentiels sont des conditions sine qua non pour briser ce cycle d'inégalités.

Des lois discriminatoires qui freinent les progrès

Le rapport de l'ONUSIDA souligne également que la criminalisation des comportements ou des identités de certaines communautés marginalisées constitue un frein majeur dans la lutte contre le sida. Aujourd'hui, 63 pays criminalisent encore les relations entre personnes de même sexe, entravant l'accès aux services de prévention et de traitement du VIH pour des millions de personnes.

Axel Bautista, de MPact Global Action for Gay Men’s Health & Rights, rappelle : « Les lois punitives éloignent les personnes vulnérables des services essentiels pour prévenir, tester et traiter le VIH. » La prévalence du VIH chez les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes est cinq fois plus élevée dans les pays où ces relations sont criminalisées.

Des solutions médicales prometteuses, mais inaccessibles pour beaucoup
Si la recherche continue de fournir des outils novateurs, tels que des médicaments à action prolongée nécessitant seulement quelques injections par an, leur efficacité dépend de leur accessibilité. Ces technologies, qui pourraient révolutionner la prévention et le traitement du VIH, ne bénéficieront à tous que si des politiques inclusives et équitables sont mises en place.

Alexandra Calmy, spécialiste du VIH, insiste sur ce point : « Les outils médicaux qui sauvent des vies doivent être considérés comme des biens publics, et non des marchandises réservées à une élite. »

Un appel mondial à l’action

Le rapport de l'ONUSIDA ne se limite pas à un constat accablant. Il contient également des propositions concrètes et un appel vibrant à l’action. Des leaders internationaux, tels qu’Elton John, l’archevêque du Cap Thabo Makgoba, et le président irlandais Michael D. Higgins, y ont contribué à travers des essais passionnés.

Elton John, militant de longue date contre le VIH/sida, rappelle : « La science et la médecine peuvent être le "quoi" pour mettre fin au sida, mais l'inclusion, l'empathie et la compassion en sont le "comment". »

De son côté, Michael D. Higgins souligne l’importance des droits humains dans cette lutte : « Garantir la plénitude des droits humains est une nécessité pratique si nous voulons débarrasser le monde du fléau du sida. Tenir cette promesse est un choix politique et financier. Il est temps de choisir la bonne voie. »

Conclusion : emprunter la voie des droits pour mettre fin au sida

Alors que le monde célèbre les progrès réalisés dans la lutte contre le VIH/sida, il est crucial de reconnaître que l'éradication de cette pandémie dépend autant des avancées scientifiques que de la volonté politique et sociale de protéger les droits de chaque individu.

Protéger la santé de tous implique de garantir l’accès universel aux traitements, d’éliminer les lois discriminatoires et de promouvoir l’inclusion et l’égalité. L'objectif 2030 est à portée de main, mais il exige une mobilisation collective sans précédent. La Journée mondiale de lutte contre le sida est un rappel poignant que ce combat est celui de toute l’humanité. Ensemble, nous avons le pouvoir de transformer cette vision en réalité.

Saidicus Leberger
Pour Radio Tankonnon

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