Solidarité sans frontières : la France se mobilise pour Mayotte après le cyclone Chido

La catastrophe provoquée par le cyclone Chido, le plus violent qu’ait connu Mayotte depuis un siècle, continue de susciter une vague d’émotions et de solidarité dans toute la France. Face à des pertes humaines tragiques et des dégâts matériels considérables, anonymes, associations et entreprises se mobilisent pour venir en aide à cette collectivité ultramarine durement frappée. En Île-de-France, le restaurant comorien Wusipi, situé dans le 20ᵉ arrondissement de Paris, est devenu un point central de collecte, incarnant la générosité et la fraternité humaines.

Achiraffi Ghalil gérant du restaurant

Un élan de solidarité spontanné

Dans une ambiance chaleureuse et conviviale, entre les effluves de plats traditionnels comoriens, le gérant du restaurant, Achiraffi Ghalil, accueille chaque jour des dizaines de citoyens venus apporter leur contribution. L’appel à la solidarité, lancé via les réseaux sociaux, a trouvé une réponse immédiate. Denrées alimentaires non périssables, vêtement et produits d’hygiène s’entassent déjà dans le fond de la salle du restaurant. « C’est une question de fraternité humaine. Nous sommes comoriens, et Mayotte, ce sont nos frères ! », explique-t-il avec émotion.

Aux côtés d’Achiraffi, des bénévoles comme Albechir participent activement à l’organisation des collectes. Originaire des Comores, il souligne l’urgence de l’entraide. « Nous avons l’obligation morale de faire de notre mieux pour les aider. C’est une tragédie qui nous concerne tous », affirme-t-il.

Un effort national déployé

L’élan de solidarité ne se limite pas à Paris. Partout en France, de Rennes à Marseille, des collectes similaires sont organisées, portées par des associations, des établissements publics et des particuliers. Les images bouleversantes diffusées sur les réseaux sociaux, bien qu’encore rares en raison de l’état critique des infrastructures de communication à Mayotte, ont suffi à mobiliser les consciences.

Félicie, une citoyenne engagée, raconte : « Les quelques images que nous voyons suffisent à comprendre l’ampleur de la catastrophe. Je me suis dit : prends la route et vas-y ! » Elle a apporté vêtements, chaussures et produits d’hygiène, ainsi qu’un don financier à la Fondation de France, qui fait partie des nombreuses organisations reconnues d’utilité publique œuvrant sur place.

Des aides fiscalement incitatives

Afin d’encourager les dons financiers, le gouvernement français a annoncé une mesure exceptionnelle : une réduction d’impôt de 75 % pour les dons effectués entre le 17 décembre 2024 et le 17 mai 2025, dans la limite de 1 000 euros. Cette initiative vise à renforcer le soutien aux associations et fondations qui interviennent directement dans les zones sinistrées. Parmi elles, la Croix-Rouge, le Secours Populaire et l’association comorienne Mvukisho Ye Masiwa, qui jouent un rôle crucial dans la coordination des efforts.

Malgré les nombreuses propositions d’aide financière, Achiraffi Ghalil préfère se concentrer sur les collectes de biens matériels. « Nous redirigeons les donateurs vers des structures spécialisées pour les dons d’argent, car nous voulons nous assurer que tout est géré de manière optimale », explique-t-il.

Une logistique complexe mais solidaire

Acheminer ces dons jusqu’à Mayotte constitue un véritable défi logistique. L’aéroport de l’île étant temporairement fermé, les envois se feront par bateau. Les collectes réalisées en Île-de-France seront d’abord centralisées dans des villes comme Lyon et Bordeaux avant d’être expédiées vers Mayotte dans des conteneurs. « L’idée est d’optimiser les forces et de mutualiser les moyens pour que les dons arrivent le plus rapidement possible », précise le gérant.

Les premiers envois devraient atteindre l’île dans un délai de 30 à 60 jours. En attendant, les habitants de Mayotte, qui luttent pour se relever de cette catastrophe, peuvent déjà compter sur un soutien indéfectible, aussi bien sur leur propre territoire qu’au-delà des mers.

Une fraternité exemplaire face à l’adversité

Alors que les besoins restent immenses et que les efforts de reconstruction s’annoncent longs, cet élan de solidarité nationale et internationale illustre la puissance de l’entraide face aux tragédies. Les actions des collectifs citoyens, des associations et des particuliers résonnent comme un message d’espoir : celui d’un avenir plus uni, porté par des valeurs de compassion et d’humanité.

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