Par un éclatant soleil de janvier, le Premier ministre Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo a marqué l'histoire énergétique du Burkina Faso en inaugurant, vendredi dernier à Péni, un dépôt d’hydrocarbures liquides ultramoderne, fruit d’un investissement colossal de 32 milliards de francs CFA. Avec une capacité impressionnante de 104 000 m³, cette infrastructure constitue une avancée stratégique pour le pays, qui quadruple ainsi ses capacités de stockage en produits pétroliers, dans une région où l’énergie est l’épine dorsale de toute dynamique économique.
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Cette inauguration est bien plus qu’un simple évènement technique : elle symbolise une étape décisive dans l’ambition du Burkina Faso de consolider sa souveraineté économique et énergétique tout en se positionnant comme un acteur incontournable de l’intégration sous-régionale.
Une vision de souveraineté énergétique
Dans son discours inaugural, le chef du gouvernement n’a pas manqué de souligner l’envergure stratégique de ce projet. « Ce dépôt d’hydrocarbures liquides s’inscrit dans une dynamique de modernisation et d’extension des capacités de stockage de la Société nationale burkinabè d’hydrocarbures (SONABHY) », a déclaré Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, insistant sur la vision d’un Burkina Faso fort, résilient et capable de répondre à ses besoins énergétiques sans dépendre exclusivement des marchés extérieurs.
Cette infrastructure s'inscrit dans la vision du président de la Transition, Ibrahim Traoré, qui entend orienter le pays vers un modèle de développement plus autonome et pérenne. Pour le Premier ministre, ce dépôt est un jalon fondamental de cette stratégie. En garantissant une capacité de stockage suffisante pour anticiper les fluctuations des marchés internationaux et les éventuelles perturbations des chaînes d’approvisionnement, le Burkina Faso pose les bases d’une sécurité énergétique durable.
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Un impact économique structurant
Les retombées économiques du dépôt de Péni s’annoncent considérables. Non seulement il répondra aux besoins nationaux en produits pétroliers, mais il générera également des emplois directs et indirects, dynamisant ainsi l’économie locale. Les travaux de construction ont mobilisé une main-d'œuvre importante, et son exploitation permettra de créer des centaines d’emplois permanents.
Mais l’impact va bien au-delà des frontières burkinabè. En plaçant Péni au cœur du dispositif énergétique ouest-africain, la SONABHY ambitionne de faire du Burkina Faso un pivot dans la redistribution des produits pétroliers vers les pays voisins. Comme l’a précisé Aimé Wendpaga Nongkoun, directeur général de la SONABHY, « le dépôt de Péni assurera non seulement l’approvisionnement national en énergie, mais positionnera également le Burkina Faso comme un acteur majeur de l’approvisionnement en produits pétroliers en Afrique de l’Ouest ».
Cette nouvelle dynamique ouvre une fenêtre d’opportunité pour l’intégration économique régionale. L’exportation des produits pétroliers depuis Péni vers les pays enclavés ou à forte demande énergétique pourrait catalyser une coopération renforcée au sein de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
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Péni, une réponse aux défis énergétiques
Dans un contexte mondial marqué par des crises énergétiques successives, Péni représente une réponse concrète aux défis que le Burkina Faso a longtemps affrontés. En tant que pays enclavé, dépendant de ports étrangers pour l'importation de ses hydrocarbures, il a souvent payé le prix fort des fluctuations des cours internationaux et des retards logistiques. Avec cette infrastructure, le pays gagne en résilience et en capacité d’anticipation.
La localisation stratégique de Péni, proche des corridors de transport vers les pays voisins comme le Mali et le Niger, constitue un atout supplémentaire. Elle permettra de réduire les délais de livraison, d’optimiser les coûts logistiques et de garantir une distribution plus fluide des produits pétroliers à travers la sous-région.
Une intégration régionale en marche
L’infrastructure de Péni est également porteuse d’une ambition plus large : celle de renforcer l’intégration énergétique en Afrique de l’Ouest. En diversifiant les sources d’approvisionnement pour les pays enclavés, le Burkina Faso joue un rôle catalyseur dans la création d’un marché énergétique intégré. Cette démarche s’aligne avec les objectifs de la CEDEAO, qui aspire à une meilleure interconnexion entre les États membres, notamment dans le domaine énergétique.
Cette initiative pourrait également inspirer d’autres pays à investir dans des infrastructures similaires, réduisant ainsi la dépendance collective de la région vis-à-vis des grandes puissances énergétiques internationales.
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Une fierté nationale et régionale
Au-delà des considérations techniques et économiques, le dépôt de Péni est aussi une source de fierté pour le Burkina Faso. Il incarne l’ingéniosité et la détermination d’un peuple qui, malgré les défis sécuritaires et économiques, continue d’avancer avec audace.
En inaugurant cette infrastructure, le gouvernement burkinabè envoie un message fort : celui d’un pays résolument tourné vers l’avenir, prêt à relever les défis de son temps et à assumer pleinement son rôle dans la dynamique régionale.
Péni n’est pas qu’un dépôt d’hydrocarbures. C’est le symbole d’une ambition retrouvée, d’un espoir renouvelé et d’une souveraineté affirmée. Un jalon qui témoigne, avec éclat, que le Burkina Faso est prêt à jouer dans la cour des grands.
Saidicus Leberger
Pour Radio Tankonnon