Le Burkina Faso franchit une étape décisive dans la modernisation et la professionnalisation de sa gestion des finances publiques. Ce mercredi 15 janvier 2025, le gouvernement burkinabè, réuni en Conseil des ministres, a adopté un rapport marquant relatif à un projet de décret portant création de l’Institut des finances publiques du Burkina.
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Un projet à vocation stratégique et innovante
Ce nouvel institut, fruit de la fusion de l’École Nationale des Régies Financières (ENAREF) et de l’École Nationale des Douanes (END), s’inscrit dans une vision stratégique visant à renforcer les capacités des cadres de l’administration publique et des agents du secteur privé. Cette ambition s’explique par le besoin croissant de disposer de professionnels aguerris, capables de répondre aux défis complexes liés à la globalisation, à la digitalisation et à l’évolution des normes financières internationales.
Le compte-rendu du Conseil des ministres précise que cette initiative aspire à faire de l’Institut des finances publiques un centre de référence non seulement national, mais également sous-régional. Ce positionnement stratégique permettra au Burkina Faso de devenir un acteur clé dans la formation et le conseil en finances publiques, en partenariat avec des institutions universitaires renommées.
Fusion des compétences pour une offre de formation renforcée
L’Institut des finances publiques regroupera les compétences et expertises complémentaires de l’ENAREF et de l’END, deux institutions emblématiques ayant, pendant des décennies, formé des cadres et des agents essentiels au fonctionnement de l’administration économique et financière du pays.
Avec cette fusion, le gouvernement entend mettre en place une offre pédagogique plus étoffée, intégrant des programmes adaptés aux mutations économiques et technologiques contemporaines. L’institut proposera ainsi des formations diplômantes, continues et spécialisées, destinées à répondre aux besoins spécifiques des administrations publiques, des entreprises privées et des organismes internationaux.
Répondre aux exigences d’un monde globalisé et digitalisé
La création de cet institut intervient dans un contexte où la gestion des finances publiques se complexifie sous l’effet conjugué de la globalisation économique et de la digitalisation accélérée des systèmes. Les institutions financières internationales, les donateurs et les partenaires au développement exigent de plus en plus de rigueur, de transparence et d’efficacité dans la gestion des ressources publiques.
Le gouvernement burkinabè semble avoir pris la mesure de ces enjeux en initiant ce projet structurant, qui constitue une réponse concrète et adaptée aux nouvelles exigences. En formant des experts maîtrisant les outils modernes de gestion, d’analyse et de prévision, l’institut contribuera à renforcer la crédibilité des institutions publiques burkinabè sur la scène internationale.
Un levier pour le développement économique du Burkina Faso
Au-delà de son rôle éducatif, l’Institut des finances publiques jouera également un rôle moteur dans le développement économique du pays. En produisant des analyses économiques de haut niveau et en offrant des conseils stratégiques, il deviendra un acteur clé dans la définition des politiques publiques et la gestion optimale des ressources nationales.
De plus, en attirant des étudiants et professionnels de la sous-région, l’institut participera au rayonnement international du Burkina Faso, contribuant ainsi à renforcer les échanges économiques et culturels au sein de l’Afrique de l’Ouest.
Des perspectives prometteuses pour l’avenir
En adoptant ce décret, le gouvernement burkinabè envoie un signal fort : celui de son engagement à moderniser les outils de formation et de gestion en finances publiques. L’institut, encore à ses balbutiements, suscite déjà beaucoup d’espoirs.
Sa réussite dépendra cependant de plusieurs facteurs, notamment la qualité des infrastructures, le niveau d’expertise des enseignants, et la capacité de l’institut à tisser des partenariats solides avec des acteurs clés à l’échelle internationale.
Néanmoins, cette initiative constitue une avancée significative pour le Burkina Faso, qui se positionne progressivement comme un modèle en matière de gestion des finances publiques en Afrique. Le succès de ce projet pourrait inspirer d’autres pays de la sous-région à adopter des démarches similaires pour relever les défis complexes de l’économie mondiale.
Avec l’Institut des finances publiques, le Burkina Faso fait un pari ambitieux mais nécessaire, celui d’une gestion publique moderne, performante et tournée vers l’avenir.
Saidicus Leberger
Pour Radio Tankonnon