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RADIO TANKONNON

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La RDC accuse le Rwanda devant le Conseil de sécurité de l’ONU : une crise régionale aux enjeux mondiaux

Publié par RADIO TAN KONNON sur 29 Janvier 2025, 18:16pm

Catégories : #ACTUALITE

New York, Nations unies Dans une salle du Conseil de sécurité de l’ONU emplie d’une tension palpable, la République démocratique du Congo (RDC) a lancé un cri d’alarme retentissant ce mardi, accusant le Rwanda d’être directement impliqué dans l’offensive menée par le groupe rebelle M23 à Goma. Thérèse Kayikwai Wagner, ministre des Affaires étrangères de la RDC, a pris la parole avec une fermeté qui n’a laissé aucune place au doute : le Rwanda, selon elle, agit en toute impunité, menaçant non seulement la stabilité de la RDC, mais aussi les principes fondamentaux du droit international et de la paix mondiale. Cette session historique, marquée par des appels à l’action et des condamnations sans équivoque, a mis en lumière une crise humanitaire et sécuritaire d’une ampleur catastrophique, dont les ramifications s’étendent bien au-delà des frontières de l’Afrique centrale.

La ministre d’État des Affaires étrangères de la République Démocratique du Congo (RDC), Thérèse Kayikwamba
La ministre d’État des Affaires étrangères de la République Démocratique du Congo (RDC), Thérèse Kayikwamba

Une accusation solennelle

Devant les membres du Conseil de sécurité, Thérèse Kayikwai Wagner a dressé un tableau sombre de la situation dans l’est de la RDC. « Des millions de personnes sont déplacées, des milliers d’autres sont coincées dans une ville assiégée, manquant des ressources essentielles pour survivre », a-t-elle déclaré, sa voix portant le poids de l’urgence et de l’indignation. La ministre a souligné que le Rwanda, en soutenant militairement et financièrement les rebelles du M23, violait ouvertement la souveraineté de la RDC et les principes de la Charte des Nations unies.

Wagner a appelé à des actions concrètes pour mettre fin à cette impunité. Parmi les mesures exigées par Kinshasa figurent des sanctions ciblées contre les responsables du M23 et les officiers rwandais impliqués, ainsi qu’un embargo sur l’exploitation et l’exportation illégales des ressources minérales congolaises par le Rwanda. « Le Rwanda ne doit plus être autorisé à agir en toute impunité. Le temps des paroles est révolu ; il est temps d’agir », a-t-elle martelé, sous le regard attentif des représentants des puissances mondiales.

Cinq actions précises pour rétablir la paix

La RDC a présenté cinq demandes claires au Conseil de sécurité, visant à affaiblir les capacités militaires du Rwanda et à rétablir la paix dans la région. Ces mesures incluent le retrait inconditionnel des forces étrangères du territoire congolais, des sanctions contre la structure de commandement des Forces de défense rwandaises, et une enquête internationale sur les violations des droits de l’homme commises par le M23 et ses soutiens. Kinshasa exige également un renforcement du mandat de la mission de l’ONU en RDC (MONUSCO) pour protéger les civils et soutenir les forces congolaises.

Ces demandes, bien que ambitieuses, reflètent l’ampleur de la crise et la détermination de la RDC à mettre fin à des décennies de conflits et d’ingérences étrangères. « Nous ne pouvons plus accepter que notre souveraineté soit bafouée et que notre peuple souffre dans l’indifférence générale », a déclaré Wagner, rappelant que la stabilité de la RDC est essentielle pour toute la région.

Un soutien africain et international

Plusieurs pays africains ont exprimé leur soutien à la RDC lors de cette session, insistant sur la nécessité d’une réponse rapide et décisive du Conseil de sécurité. Les représentants de l’Union africaine et de la Communauté des États d’Afrique de l’Est (EAC) ont souligné que la crise en RDC menace la stabilité de toute l’Afrique centrale et au-delà. « Cette situation ne peut plus être ignorée. Elle exige une action collective et immédiate », a déclaré un représentant de l’EAC.

Les puissances internationales, dont les États-Unis, le Royaume-Uni et la France, ont également condamné les actions du Rwanda. Les États-Unis, par la voix de leur ambassadrice à l’ONU, ont qualifié le soutien rwandais au M23 de « inacceptable » et ont appelé à des sanctions ciblées contre les responsables. « Le Rwanda doit cesser immédiatement son ingérence dans les affaires de la RDC. La communauté internationale ne peut rester silencieuse face à cette violation flagrante du droit international », a-t-elle déclaré.

Goma, épicentre d’une crise humanitaire

Pendant ce temps, à Goma, la situation humanitaire continue de se détériorer. Cette ville de deux millions d’habitants, carrefour commercial et humanitaire régional, est aujourd’hui le théâtre de combats intenses entre les rebelles du M23 et les forces loyalistes. Les hôpitaux sont débordés, accueillant des centaines de milliers de déplacés qui fuient les violences. Les rues de Goma, autrefois animées, sont désormais plongées dans un silence inquiétant, entrecoupé par le bruit des explosions et des coups de feu.

La région du Nord-Kivu, riche en minerais essentiels pour la technologie mondiale, demeure instable, avec près de 100 groupes armés se disputant le contrôle territorial. Cette compétition féroce pour les ressources naturelles alimente un cycle de violence qui semble sans fin. « Goma est devenue un symbole de la souffrance et de la résilience du peuple congolais. Mais combien de temps encore pourrons-nous tenir ? », s’interroge un habitant, sous le choc des récents événements.

Le président Tshisekedi, entre diplomatie et urgence nationale

Le président congolais Félix Tshisekedi, confronté à cette crise sans précédent, a choisi de ne pas participer au sommet extraordinaire de la Communauté des États d’Afrique de l’Est prévu à Nairobi. Cette décision, bien que symbolique, souligne l’importance de la situation sur le terrain et la nécessité pour le président de se concentrer sur la gestion de la crise. Tshisekedi, qui a fait de la lutte contre l’insécurité et de la défense de la souveraineté nationale les piliers de sa présidence, est sous pression pour répondre aux attentes d’un peuple exaspéré.

Une crise aux enjeux mondiaux

La crise en RDC dépasse largement les frontières de l’Afrique centrale. Elle met en lumière les défis du multilatéralisme et de la gouvernance mondiale face aux conflits régionaux. Les ressources minérales de la RDC, essentielles pour la production de technologies modernes, attirent les convoitises de puissances étrangères et alimentent un cycle de violence qui affecte des millions de personnes.

Alors que le Conseil de sécurité délibère sur les mesures à prendre, une question demeure : la communauté internationale saura-t-elle se montrer à la hauteur des enjeux ? Pour la RDC, la réponse à cette question déterminera non seulement l’avenir de Goma, mais aussi celui de toute une région en quête de paix et de stabilité.

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