Londres — Le monde de la boxe est à nouveau secoué par l’annonce retentissante du départ à la retraite de Tyson Fury, l’un des plus emblématiques champions des poids lourds de ces dernières décennies. À 36 ans, celui que l’on surnomme le Gypsy King a déclaré vouloir tourner définitivement la page d’une carrière marquée par des sommets glorieux et des abîmes personnels.
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Cette déclaration, faite dans une courte vidéo postée sur les réseaux sociaux, laisse planer une fois de plus le doute sur la sincérité de ses intentions. Habitué des revirements spectaculaires, Fury avait déjà annoncé sa retraite en 2022 après une victoire mémorable contre Dillian Whyte, avant de revenir affronter Derek Chisora et de l’emporter par KO. Aujourd’hui encore, les observateurs se demandent si cette nouvelle résolution tiendra, ou si le ring exercera une fois de plus son irrésistible attraction.
Un adieu teinté d'énigmes
« Bonjour à tous, je vais faire court et doux. Je voudrais annoncer ma retraite de la boxe », a lancé Fury, d’un ton à la fois solennel et détaché, dans sa vidéo de quelques secondes. Le champion a conclu avec une déclaration sibylline : « Dick Turpin portait un masque. Que Dieu bénisse tout le monde, on se voit de l’autre côté. » Une sortie énigmatique, fidèle au style provocateur et imprévisible qui a jalonné sa carrière.
Une carrière de légende
Avec un palmarès impressionnant de 34 victoires, dont 24 par KO, un match nul et seulement deux défaites concédées face à l’Ukrainien Oleksandr Usyk, Fury reste l’une des figures majeures de la boxe contemporaine. Champion du monde incontesté, il avait su s’imposer face aux grands noms de la discipline, notamment Deontay Wilder lors de leur trilogie épique, et avait fait montre d'une résilience exceptionnelle, tant sur le ring qu'en dehors.
Mais derrière la gloire, la vie de Fury a également été marquée par de sombres périodes. Combatif entre les cordes, il a dû livrer d’autres batailles personnelles contre la dépression et les addictions. Ses longues pauses loin des rings, notamment entre 2015 et 2018, avaient laissé croire à une fin de carrière prématurée, avant son retour fracassant et sa reconquête des titres mondiaux.
La défaite face à Usyk : un tournant ?
L’annonce de cette retraite intervient un mois à peine après une défaite marquante contre Oleksandr Usyk, lors d’un combat disputé en Arabie Saoudite le 21 décembre dernier. Une rencontre au sommet qui avait vu Fury fléchir face à la maîtrise technique de l’Ukrainien. Cette défaite, seulement la deuxième de sa carrière, a-t-elle précipité sa décision de raccrocher les gants ?
Si certains y voient un choix mûrement réfléchi, d’autres restent sceptiques quant à la sincérité de cette annonce. Fury, connu pour ses coups d’éclat médiatiques, pourrait tout aussi bien se préparer à un énième retour triomphal sur le ring.
Un héritage inoubliable
Quelle que soit la suite, l’héritage laissé par Tyson Fury restera gravé dans les annales de la boxe. Son style unique, combinant mobilité, puissance et intelligence tactique, ainsi que sa personnalité flamboyante et controversée, ont fait de lui un champion hors normes.
En plus de ses prouesses sportives, Fury a su briser les tabous autour de la santé mentale, parlant ouvertement de ses propres combats et devenant une source d’inspiration pour de nombreuses personnes à travers le monde.
L’éternel retour ?
Alors que les spéculations vont bon train quant à une potentielle reconversion en dehors du ring — certains évoquant une carrière dans le monde du divertissement ou même de la politique —, une question subsiste : Tyson Fury pourra-t-il vraiment rester éloigné du monde de la boxe ?
« Quand vous avez la boxe dans le sang, il est difficile de tourner définitivement la page », affirmait-il lui-même après sa précédente annonce de retraite en 2022. Seul l’avenir dira si cette fois-ci le Gypsy King pose réellement les gants pour de bon, ou si le rugissement du ring résonnera encore une fois pour lui.
Une chose est sûre : avec Tyson Fury, l’histoire est toujours en mouvement, et le dernier chapitre n’est peut-être pas encore écrit.
Saidicus Leberger
Pour Radio Tankonnon