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Burkina Faso : Une réforme historique pour la chefferie traditionnelle et une gestion modernisée des flux migratoires

Publié par RADIO TAN KONNON sur 18 Février 2025, 09:57am

Catégories : #ACTUALITE

Ouagadougou, le 12 février 2025Dans un contexte national marqué par des mutations profondes et la nécessité de renforcer la cohésion sociale, le Conseil des ministres, présidé ce mercredi par le Chef de l’État, le Capitaine Ibrahim Traoré, a adopté plusieurs textes majeurs. Parmi eux, un projet de loi fondateur sur le statut de la chefferie coutumière et traditionnelle ainsi qu'un décret d'application relatif à la gestion des flux migratoires. Ces réformes ambitieuses traduisent la volonté du gouvernement de structurer et moderniser des secteurs cruciaux pour la stabilité et le développement du Burkina Faso.

Conseil des ministres du 12 février 2025
Conseil des ministres du 12 février 2025

La chefferie traditionnelle, institution séculaire enfin reconnue et encadrée

La chefferie coutumière et traditionnelle, pilier fondamental de l’organisation sociale burkinabè, voit son rôle et ses attributions définis dans un cadre juridique clair et précis. Le ministre d’État en charge de l’Administration territoriale, Emile Zerbo, a salué une étape décisive qui vient structurer cette institution ancestrale. « Il s’agit de réguler une entité qui a toujours joué un rôle essentiel dans la résolution des crises et le maintien de la paix sociale », a-t-il souligné.

Ce texte de loi vient donc officialiser la place de la chefferie traditionnelle tout en précisant ses fonctions. Désormais, elle sera appelée à jouer pleinement son rôle de médiation et de cohésion sociale sans pour autant empiéter sur le domaine politique. L’un des aspects majeurs de cette loi est l’interdiction formelle de l’auto-proclamation des chefs coutumiers, phénomène ayant, par le passé, suscité de nombreuses tensions communautaires.

Un rôle dédié à la paix et à la cohésion sociale

Désormais, les chefs coutumiers devront remplir un rôle dévolu exclusivement à la stabilisation et à la pacification des relations intercommunautaires. « Ce texte permet aux chefs de jouer le rôle qui leur a toujours été assigné au Burkina Faso, c’est-à-dire de rassembler et de consolider la paix », a expliqué le ministre Zerbo.

Toutefois, ce statut ne confère aucun avantage financier aux chefs coutumiers et traditionnels. Ils ne percevront aucune rémunération de l’État et devront démissionner de leur fonction s’ils souhaitent s’engager en politique. Une mesure ferme qui vise à préserver la neutralité et l’intégrité de cette institution, souvent exploitée à des fins électorales.

Une modernisation de la gestion migratoire en phase avec les enjeux actuels

Par ailleurs, le Conseil des ministres a adopté un décret d’application renforçant les modalités de gestion des flux migratoires. Ce texte découle de la loi du 22 février 2024 et vise à clarifier les conditions d’entrée et de séjour des étrangers ainsi que celles de sortie des nationaux et des résidents étrangers.

Le ministre de la Sécurité, Mahamadou Sana, a mis en exergue la nécessité impérieuse de renforcer les dispositifs existants dans un contexte de menaces transnationales accrues. « Ce décret vise à moderniser notre système migratoire en tenant compte des standards internationaux et communautaires, tout en consolidant nos capacités de lutte contre le terrorisme », a-t-il déclaré.

Le texte prévoit notamment la mise en place d’un visa électronique facilitant les formalités administratives et renforçant la traçabilité des entrées et sorties du territoire. Il s’agit d’une avancée majeure qui devrait permettre de fluidifier le traitement des dossiers tout en garantissant un meilleur contrôle des mouvements migratoires.

Un alignement sur les normes communautaires et internationales

Le ministre a également rassuré que ce décret s’inscrit dans le cadre des engagements pris au sein de la Confédération AES, tout en respectant les conventions internationales ratifiées par le Burkina Faso. L’objectif est double : assurer une gestion rigoureuse et efficiente des flux migratoires, tout en renforçant la coopération avec les pays partenaires.

Un tournant décisif pour le Burkina Faso

L’adoption de ces deux textes marque une étape essentielle dans la restructuration institutionnelle du Burkina Faso. En revalorisant la chefferie coutumière tout en lui conférant un cadre strictement délimité, le gouvernement entend préserver un équilibre précieux entre tradition et modernité. Parallèlement, l’optimisation du cadre législatif en matière migratoire témoigne d'une volonté d'anticipation face aux défis sécuritaires et économiques actuels.

Ces réformes, bien que saluées par de nombreux observateurs, ne manqueront pas de susciter des débats au sein des différentes sphères concernées. Toutefois, elles répondent à une impérieuse nécessité : adapter le Burkina Faso aux exigences contemporaines sans renier les fondements de son identité nationale.

Saidicus Leberger
Pour Radio Tankonnon 

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