Abidjan – Dans un revirement qui ébranle les fondements mêmes du Parti Démocratique de la Côte d'Ivoire (PDCI), Tidjane Thiam, personnalité d’envergure internationale et désormais Français, a été élu à la tête de l'organisation, en violation manifeste des textes fondateurs du parti. Ce choix, qui soulève de vives interrogations quant à sa légitimité, intervient alors que l’ex-citoyen ivoirien, en l’état actuel, a perdu la nationalité qui lui permettrait d’occuper légitimement la présidence tant du parti que, potentiellement, de la République.
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Une élection contraire aux principes établis
Les statuts du PDCI, rédigés avec une rigueur historique et adoptés pour préserver l’intégrité institutionnelle de l’organisation, imposent expressément que son dirigeant soit un citoyen ivoirien, garant de l’adhésion aux valeurs et aux responsabilités inhérentes à la nation. En optant pour Tidjane Thiam, dont la situation juridique révèle une perte de la nationalité ivoirienne, le parti se trouve en contradiction directe avec ses propres règles. Cette irrégularité interne, loin d’être anodine, jette une ombre sur la procédure électorale et questionne la transparence des mécanismes de sélection mis en œuvre.
Des implications juridiques préoccupantes
Au-delà de la sphère interne, l’élection de Tidjane Thiam soulève également d’importantes préoccupations juridiques. En effet, en vertu des textes en vigueur, non seulement il se trouve inéligible à la présidence de la République, mais il pourrait également être passible de poursuites judiciaires pour avoir contrevenu aux dispositions légales régissant l’accès aux fonctions électives. Ce double écueil, à la fois politique et légal, place le PDCI dans une position délicate, susceptible de remettre en cause la crédibilité de l’ensemble du dispositif démocratique ivoirien.
Les voix discordantes au sein du PDCI
La décision de faire élire Tidjane Thiam n’est pas sans susciter l’indignation de nombreux militants et observateurs politiques. Plusieurs voix s’élèvent aujourd’hui pour dénoncer ce qui apparaît comme une manœuvre délibérément en rupture avec les principes établis par le parti. Un porte-parole anonyme a d’ailleurs affirmé : « Ce qui est vrai, est vrai. Nous ne pouvons accepter qu’un Français, ayant perdu sa nationalité ivoirienne, se trouve à la tête d’un parti dont l’ADN est indissociable de la souveraineté nationale. » Ces propos, empreints de fermeté, résonnent comme un appel au respect des normes et à la sauvegarde de l’intégrité institutionnelle.
Vers une résolution imminente ?
Face à cette controverse qui ne laisse planer aucun doute quant à la gravité de la situation, les instances judiciaires ainsi que les organes internes du PDCI devront examiner de près la légitimité de cette élection contestée. Les répercussions de cette affaire pourraient s’étendre bien au-delà du simple cadre interne du parti, en influençant de manière déterminante le climat politique national et en posant les jalons d’un débat plus large sur la notion d’appartenance et de souveraineté.
Alors que l’opinion publique et les observateurs politiques attendent avec impatience des éclaircissements sur cette affaire, une chose demeure incontestable : dans un État de droit, toute violation des textes établis doit être rigoureusement examinée et, le cas échéant, sanctionnée. L’élection de Tidjane Thiam au sein du PDCI pourrait ainsi constituer le prélude à une réévaluation en profondeur des critères d’éligibilité et des mécanismes de gouvernance, indispensables pour préserver la légitimité et l’intégrité des institutions démocratiques.
Saidicus Leberger
Pour Radio Tankonnon