Après une semaine intense d’échanges, de conférences, de projections et de rencontres, la 29ᵉ édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) s’est achevée en apothéose le samedi 1er mars 2025, au sein du majestueux Palais des sports de Ouaga 2000. Cet événement, véritable vitrine du septième art sur le continent, a réuni des milliers de professionnels et de passionnés venus célébrer la richesse et la diversité du cinéma africain.
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Une Soirée de Clôture Sous le Haut Patronage de l’État
La cérémonie de clôture, empreinte de solennité et de fierté nationale, a été présidée par Son Excellence le Capitaine Ibrahim Traoré, Chef de l’État du Faso, symbole d’une nation fière de ses acquis culturels et résolument tournée vers l’avenir. À ses côtés, les Premiers ministres burkinabè, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, et tchadien, Hallah-Maye Halina, ont salué une organisation irréprochable et ont souligné l’importance du partenariat entre le Burkina Faso et le Tchad, pays invité d’honneur de cette édition. Dans un contexte où la coopération régionale et la solidarité panafricaine occupent une place centrale, la présence de ces hauts dignitaires a renforcé le caractère fédérateur et diplomatique du festival.
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Un sacre historique : Le grand prix de l’Étalon d’Or de Yennenga
L’apothéose de la soirée fut sans conteste le sacre du cinéaste burkinabè Dani Kouyaté. Son long-métrage, Katanga, la danse des scorpions, a remporté le très convoité Grand Prix de l’Étalon d’or de Yennenga, assorti d’une dotation de 20 millions de FCFA. Ce prix, véritable Graal pour le cinéma africain, représente la consécration d’un parcours artistique jalonné de défis et d’innovations. Dans une allocution chargée d’émotion, Dani Kouyaté a déclaré :
« Je dédie ce prix au vaillant peuple du Burkina Faso et à tous ceux qui sont morts sur le champ de bataille pour défendre notre patrie. La lutte est âpre mais la victoire est certaine. »
Ces mots résonnent comme un hommage à l’histoire et aux sacrifices des héros nationaux, tout en réaffirmant la place du cinéma comme vecteur de mémoire et d’unité.
Les autres distinctions : Hommages à la diversité des talents
Au-delà du Grand Prix, la soirée a été l’occasion de reconnaître et de récompenser l’excellence dans plusieurs catégories :
- L’Étalon d’argent a été décerné au film The village next to Paradise, réalisé par le talentueux cinéaste somalien Mo Harawe, dont le récit a su capturer l’imaginaire par son esthétique et sa narration innovante.
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- L’Étalon de bronze a quant à lui été attribué au film On becoming a Guinea fowl, une réalisation marquante du réalisateur zambien Rungano Nyoni, qui a su donner vie à une histoire empreinte de symbolisme et de poésie.

Ces distinctions témoignent de la vitalité et de la diversité du cinéma africain, qui, par sa capacité à explorer des récits variés, transcende les frontières et les cultures.
Une Organisation Exemplaire et des Innovations Numériques
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Dans un contexte marqué par des défis sécuritaires et logistiques, l’organisation de cette 29ᵉ édition du FESPACO a su relever le pari de l’innovation. Le Président du comité national d’organisation (CNO), Bètamou Aymar Fidèle Tamini, a salué la mise en place d’une solution numérique destinée à pallier les difficultés d’occupation des salles de cinéma. « Pendant longtemps, nous avons toujours connu des problèmes pour accéder aux salles en raison de l’affluence. Cette année, grâce à l’innovation numérique, nous avons pu offrir une plateforme de diffusion qui a permis à un large public de profiter des projections. Certes, quelques insatisfactions subsistent, mais nous demeurons engagés dans la recherche de solutions toujours plus performantes. »
Cette démarche témoigne de la capacité des organisateurs à s’adapter aux réalités contemporaines tout en préservant l’essence d’un événement culturel majeur.
Un rendez-vous international aux retombées multiples
La 29ᵉ édition du FESPACO a rassemblé pas moins de 235 films en compétition et a accueilli plus de 2000 professionnels du cinéma venus de 53 pays. Ce large éventail de participations souligne l’importance du festival comme plateforme de dialogue et d’échanges pour l’industrie cinématographique africaine. Les débats, masterclasses et rencontres professionnelles ont permis d’explorer les enjeux de financement, de distribution et de diffusion des œuvres sur la scène internationale. Avec une dotation totale de 178 millions de FCFA allouée aux compétiteurs, le FESPACO 2025 s’affirme comme un moteur de développement pour le secteur culturel et créatif.
Les témoignages des dirigeants : Une fierté partagée
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Les discours des hauts responsables présents à la clôture ont illustré la fierté et la satisfaction d’un moment historique pour le Burkina Faso et le Tchad. Le Premier ministre burkinabè Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo s’est exprimé avec une clarté empreinte d’optimisme :
« C’est une grande satisfaction ; cela fait pratiquement trois décennies que le Burkina Faso court derrière l’Étalon d’or de Yennenga, et cette année, avec le chef-d’œuvre du réalisateur Dani Kouyaté, nous pouvons enfin célébrer une victoire qui nous était longtemps refusée. C’est véritablement mérité. »
De son côté, le Premier ministre tchadien Hallah-Maye Halina a souligné la solidarité culturelle entre les deux nations :
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« Je félicite le peuple burkinabè pour cette victoire qui, après 28 ans, renouvelle l’espoir et démontre que nos liens culturels ne connaissent aucune frontière. La participation active du Tchad à cet événement illustre notre solidarité et notre volonté commune de promouvoir l’art africain. »
Un bilan positif et un avenir prometteur
Le succès retentissant de cette édition du FESPACO est le reflet d’un Burkina Faso capable de surmonter ses défis et de mobiliser toute la créativité de son peuple pour faire rayonner ses identités. Au-delà des projections et des récompenses, le festival a été un véritable catalyseur d’idées et d’innovations pour le cinéma africain. Les échanges entre réalisateurs, producteurs et distributeurs ont ouvert la voie à de futures collaborations, renforçant ainsi les bases d’un secteur culturel en pleine transformation.
En se donnant rendez-vous pour la 30ᵉ édition, prévue du 27 février au 6 mars 2027, le FESPACO confirme sa place de rendez-vous incontournable du cinéma africain. Ce nouvel événement promet d’apporter encore plus d’innovation et de diversité, et de continuer à être le témoin privilégié d’un continent en quête de reconnaissance et d’émancipation à travers l’art.
Conclusion : L’art comme moteur de renouveau
La clôture de la 29ᵉ édition du FESPACO 2025 marque non seulement la fin d’un cycle exceptionnel, mais aussi le début d’une nouvelle ère pour le cinéma africain. À travers le triomphe de Katanga, la danse des scorpions et la réussite organisationnelle de l’événement, le Burkina Faso prouve que, malgré les défis, l’art et la culture restent des vecteurs puissants d’unité, de progrès et d’innovation.
Dans un moment où les écrans deviennent les témoins d’une histoire commune et d’un avenir partagé, le FESPACO se dresse comme le pilier sur lequel s’érige la grandeur de l’Afrique, déterminée à faire de ses récits la vitrine de ses identités et de ses rêves.
Le Festival, par son rayonnement international et ses retombées multiples, continue d’inspirer et de transformer, rappelant à tous que le septième art, dans toute sa diversité, demeure un langage universel capable de transcender les frontières et de bâtir un avenir radieux pour le continent africain.
Saidicus Leberger
Pour Radio Tankonnon