Dans une opération d'envergure menée en début de semaine, les Forces de défense et de sécurité (FDS) du Burkina Faso, du Mali et du Niger, sous l'égide de la Force conjointe de la Confédération de l'Alliance des Etats du Sahel (AES), ont porté un coup décisif aux groupes terroristes affiliés à l'Etat islamique dans le Grand Sahara (EIGS).
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Selon le bulletin d'information de l'armée nigérienne, cette opération coordonnée s'est déroulée sur le territoire nigérien, dans la région de Tillabéry, et plus précisément entre les localités de Kossa, Tondobon, Taratakou et Tondo, secteur stratégique situé au cœur de la zone des "trois frontières".
Des arrestations stratégiques et une saisie importante de matériel militaire
L'axe Kossa-Tondobon a été le théâtre d'une opération de surveillance minutieusement planifiée, qui s'est soldée par la capture de quatre terroristes. Ces arrestations, d'une importance capitale, ont permis d'extraire des renseignements précieux sur les réseaux et la logistique de l'EIGS. Lors de cette intervention, les forces engagées ont procédé à la confiscation d'un lot considérable d'équipements : trois armes à feu, sept motocyclettes, deux appareils de communication Motorola, 27 détonateurs, sept bidons d'essence ainsi que plusieurs sacs de mil. Deux réfrigérateurs, deux téléphones portables et un détecteur de métaux ont également été interceptés.
Une traque intensive et une neutralisation massive
Les zones de Taratakou, Kossa et Tondo ont été le cadre d'un ratissage intensif orchestré par les forces de l'AES, aboutissant à la neutralisation de plusieurs terroristes de l'EIGS. La puissance de feu déployée et la coordination sans faille entre les différents contingents engagés ont permis de récupérer un impressionnant arsenal : une dizaine d'armes, incluant des fusils d'assaut AK-47, des fusils de chasse et des pistolets automatiques, ont été saisis.
En outre, l'impact logistique de cette opération ne saurait être sous-estimé. Une quinzaine de motocyclettes, utilisées par les groupes terroristes pour leurs déplacements rapides et la coordination de leurs attaques, ainsi que 37 fûts de gasoil ont été interceptés, compliquant ainsi les capacités de repli et de ravitaillement de l'EIGS dans cette zone.
Une victoire stratégique dans un contexte de lutte incessante
La région des "trois frontières", englobant le Burkina Faso, le Mali et le Niger, est depuis plusieurs années un foyer d'insécurité où prolifèrent divers groupes djihadistes. Ces organisations criminelles exploitent la porosité des frontières pour orchestrer des attaques ciblées contre les populations civiles et les forces armées. Face à cette menace persistante, la Confédération de l'AES a intensifié ses efforts pour restaurer la sécurité et assurer l'intégrité territoriale de ses États membres.
Cette dernière opération vient ainsi confirmer la montée en puissance des FDS de l'AES et leur capacité à opérer de manière coordonnée pour enrayer la progression des groupes terroristes. Toutefois, si ce succès militaire constitue une avancée significative, la lutte contre le terrorisme dans le Sahel demeure un combat de longue haleine, nécessitant une vigilance constante et une adaptation permanente aux tactiques employées par ces groupes armés.
Les autorités militaires des trois pays ont salué l'engagement et le professionnalisme des troupes engagées sur le terrain et ont réitéré leur détermination à poursuivre les opérations visant à éradiquer la menace terroriste dans la région. Dans cette optique, de nouvelles initiatives stratégiques pourraient voir le jour afin de renforcer les capacités d'intervention et d'anticipation des forces de sécurité de l'AES.
Alors que les populations de la région aspirent à un retour à la paix et à la stabilité, cette offensive victorieuse envoie un signal fort : la lutte contre l'extrémisme violent ne connaîtra aucun répit, et les FDS de l'AES restent en première ligne pour garantir la sécurité de leurs concitoyens.
Saidicus Leberger
Pour Radio Tankonnon