Dans une atmosphère empreinte de faste et de solennité, la soirée du vendredi 28 février 2025 à Ouagadougou a vu la remise des prix spéciaux lors de la 29e édition du Festival panafricain du Cinéma et de la Télévision de Ouagadougou (FESPACO). Véritable vitrine de la créativité africaine et du dynamisme culturel du continent, cette cérémonie s’est distinguée par l’attribution de 22 prix spéciaux, offerts par 19 donateurs, pour une valeur globale de 97 millions de francs CFA. Au-delà du palmarès officiel, cette remise de distinctions a célébré avec éclat l’excellence, l’innovation et la diversité des œuvres cinématographiques présentées.
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Dès le début de la soirée, l’effervescence et la solennité se mêlaient dans les salons ornés de décorations raffinées, où convergèrent cinéastes, professionnels du septième art, journalistes et invités d’honneur. Le cadre prestigieux de Ouagadougou, ville emblématique de la culture africaine, offrait un écrin parfait à cette manifestation artistique de grande envergure. C’est dans cette ambiance feutrée et chargée d’émotion que se sont succédé les interventions, les hommages et les allocutions, dressant le portrait d’un cinéma panafricain en pleine effervescence et en quête de nouveaux horizons.
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La cérémonie a débuté par la présentation du palmarès officiel, qui s’est articulé autour de trois sections distinctes :
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Section films d’école de cinéma :
Le Burkinabè Abdeel Compaoré a remporté le premier prix avec son œuvre Brisée, couronné d’une dotation de 2 millions de francs CFA, tandis que la Béninoise Pamela Félicité Clara Houndjé a su conquérir le deuxième prix pour Cœur en panne, récompensé par 1 million de francs CFA. Ce segment, dédié aux jeunes talents et aux apprentis du septième art, met en lumière la relève et l’innovation au sein de la formation cinématographique africaine.
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Section séries :
Dans un registre tout aussi exigeant, le premier prix a été décerné à l’Ivoirien Alex Ogou pour sa série Niabla, tandis que l’Ivoirienne Johanna Boyer-Dilolo a obtenu le deuxième prix pour Or blanc. Ces distinctions illustrent la capacité de la création audiovisuelle à embrasser des formes narratives contemporaines et à toucher un public toujours plus vaste. -
Section qnimation :
L’animation, vecteur d’imagination et de modernité, a été portée par la Sénégalaise Fatoumata Bathily, lauréate du prix pour Les aventures de Kady et Djudju, œuvre qui incarne la richesse visuelle et narrative du cinéma d’animation africain.
Par ailleurs, le meilleur scénario a été attribué à Natacha de Pontcharra pour son travail sur Les enfants rouges de la Tunisie, soulignant ainsi l’importance d’un récit bien construit et d’un dialogue subtil entre l’image et la parole.
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Au cœur de la soirée, l’attribution des 22 prix spéciaux s’est déployée en trois catégories distinctes, honorant des entités variées telles que les parlements, les organisations régionales et internationales, les structures privées et les associations. Ce dispositif, fruit de l’engagement de 19 donateurs, témoigne de la volonté partagée de promouvoir et de soutenir la création cinématographique sur l’ensemble du continent africain.
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Dans cette première catégorie, plusieurs distinctions d’envergure ont été décernées :
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Le prix spécial de IAMGOLD Essakane SA, d’une valeur de 5 millions de francs CFA, a été attribué au documentaire L’homme qui plante les baobabs réalisé par K. Michel Zongo. Ce documentaire, porteur d’un message écologique et humain, s’inscrit dans la lignée des œuvres qui allient conscience sociale et esthétique raffinée.
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La réalisatrice Delphine Yerbanga a reçu, quant à elle, le prix spécial Houphouët Boigny du Conseil de l’Entente, symbole d’un engagement à la fois artistique et politique, renforçant ainsi le rôle stratégique des institutions dans le soutien aux créateurs.
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Dans une continuité d’excellence, Michel K. Zongo s’est vu attribuer un deuxième prix spécial, le prix spécial WaterAid Climat, eau et assainissement en Afrique, également d’une valeur de 5 millions de francs CFA, soulignant la pertinence des questions environnementales et sanitaires dans le discours cinématographique africain.
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Plusieurs prix ont été décernés par des organismes régionaux et continentaux, reflétant la diversité des soutiens apportés au cinéma africain :
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Le prix de la semaine de la critique a été attribué à l’Algérien Abdenour Zahzah pour son œuvre Chroniques fidèles survenues au siècle dernier à l’hôpital psychiatrique Blida-Joinville au temps où Frantz Fanon était chef de la cinquième division entre 1953 et 1956. Cette distinction, accompagnée d’une promotion pour la participation à divers festivals, vise à encourager la diffusion et la reconnaissance internationale de projets cinématographiques ambitieux.
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Le prix spécial SILPORTRANS international, d’une valeur de 2 millions de francs CFA, a réuni autour de la création de l’œuvre Yikian du réalisateur burkinabè Alidou Badini, illustrant le lien indéfectible entre le cinéma et les enjeux de mobilité et de connectivité à l’échelle internationale.
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La fondation AFKAR Gambéré Ernest a quant à elle offert le prix spécial Ernest Gambéré-PGE, d’un montant de 2 millions de francs CFA, à la Camerounaise Eugénie Metala pour Sita Bella, la première, symbolisant l’émergence d’une nouvelle ère pour les voix féminines dans le cinéma africain.
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Dans le même ordre d’idées, le prix Sembène Ousmane de la Fondation Ecobank a honoré Katanga, la danse des scorpions du Burkinabè Dani Kouyaté, en lui décernant 5 millions de francs CFA, renforçant ainsi la reconnaissance des œuvres qui osent aborder des thématiques universelles et complexes.
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Le prix spécial du Fonds de développement culturel et touristique a également été attribué à Katanga, la danse des scorpions, conférant 2 millions de francs CFA à cette œuvre emblématique.
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Michel K. Zongo, pour son documentaire L’homme qui plante les baobabs, a de nouveau été salué, cette fois par le prix spécial de la CCI-BF pour la promotion du secteur privé, d’une valeur de 5 millions de francs CFA.
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La Conférence épiscopale Burkina-Niger a, quant à elle, décerné un prix de 2 millions de francs CFA à l’œuvre Yikian d’Alidou Badini, renforçant le dialogue entre le cinéma et les valeurs humanistes.
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Le prestigieux prix Félix Houphouët Boigny du Conseil de l’Entente, doté de 10 millions de francs CFA, a été attribué à Une si longue nuit de la réalisatrice burkinabè Delphine Yerbanga, marquant une consécration majeure dans la reconnaissance des talents cinématographiques de la sous-région.
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Dans une troisième catégorie destinée aux associations, mutuelles, organisations professionnelles et confessionnelles, plusieurs distinctions ont été décernées :
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Quatre prix spéciaux de l’UEMOA ont ainsi été distribués :
• 6 millions de francs CFA pour le long métrage de fiction Katanga, la danse des scorpions de Dani Kouyaté,
• 4 millions de francs CFA pour le court métrage de fiction Foulsaré d’Ismaël Compaoré,
• 6 millions de francs CFA pour le long métrage documentaire Fatow/Les fous du Malien Fousseyni Maiga,
• et 4 millions de francs CFA pour le court métrage documentaire 2002, Bataille contre l’oubli du Sénégalais Abdoul Aziz Bassé.
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Le prix spécial HCR sur les situations et expériences de déplacements forcés, d’une valeur de 2 millions de francs CFA, a été attribué à Waongo de la réalisatrice burkinabè Augusta Palenfo, témoignage poignant des réalités migratoires et des souffrances endurées par de nombreuses communautés.
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Le prix de l’excellence en sécurité alimentaire du PAM, également de 2 millions de francs CFA, a de nouveau été décerné à Michel Zongo pour L’homme qui plante les baobabs, soulignant l’importance cruciale des questions alimentaires et sanitaires dans le contexte africain.
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La dimension sociale et de genre a été mise en exergue avec le prix spécial UNFPA « Mettre fin aux violences basées sur le genre et les pratiques néfastes » (3 millions de francs CFA) décerné à La mariée de la réalisatrice rwandaise Myriam Birara.
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Le prix spécial PNUD pour la cohésion sociale, d’une valeur de 7 millions de francs CFA, a été attribué à Bienvenue à Kikideni de la Burkinabè Aminata Diallo Glez, illustrant l’importance de la solidarité et de la cohésion dans un continent en pleine mutation.
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La Critique africaine Paulin Soumanon Vieira a distingué Katanga, la danse des scorpions, réaffirmant ainsi la qualité narrative et visuelle de l’œuvre.
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En outre, des prix en nature, incluant notamment des voyages facilitant la participation des lauréats à des festivals internationaux ainsi que la publication d’articles de presse, viennent compléter ce dispositif de reconnaissance.
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La ville de Ouagadougou, par le biais du prix Ababacar Samb-Makharam de la Commune de Ouagadougou, a attribué 3 millions de francs CFA à Lala du Burkinabè Omar Samba Sékou.
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Enfin, le prix spécial « Souveraineté », sponsorisé par LI Yubao, conseiller spécial du président du Faso, et soutenu par le ministre en charge des affaires étrangères, a décerné 10 millions de francs CFA pour Kapital, le documentaire court métrage du Burkinabè Simplice Herman Ganou, tandis que le prix spécial de l’Assemblée législative de transition a attribué 7 millions de francs CFA au documentaire Clément, saison sèche du Malien Aboubacar Touré.
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La richesse et la diversité de ces prix spéciaux ne sauraient être dissociées d’un engagement profond en faveur d’un cinéma panafricain en pleine mutation. En récompensant aussi bien des œuvres de fiction que des documentaires, en valorisant des initiatives de sensibilisation aux questions environnementales, sociales ou encore de sécurité alimentaire, le FESPACO se positionne comme un catalyseur de réflexions essentielles sur le devenir du continent.
Les prix attribués témoignent également de la volonté de créer des ponts entre les acteurs institutionnels, les entreprises privées, les organismes internationaux et la société civile. Ce dispositif pluriel, à l’initiative de 19 donateurs, est une preuve éclatante que la culture, dans toute sa diversité, reste un levier incontournable pour le développement et l’affirmation de l’identité africaine.
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Au-delà de la reconnaissance immédiate, ces distinctions devraient contribuer à amplifier la diffusion des œuvres primées, favorisant ainsi la rencontre entre les cinéastes africains et le public international. Les lauréats bénéficieront non seulement d’une aide financière, mais également d’un accompagnement stratégique : voyages pour participer à des festivals internationaux, publications médiatiques et réseaux professionnels renforcés. Ce double dispositif, à la fois symbolique et pragmatique, ouvre la voie à une carrière pérenne et à l’épanouissement d’un cinéma qui puise sa force dans l’authenticité de ses racines et l’innovation de ses visions.
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La cérémonie de remise des prix spéciaux du FESPACO 2025 a ainsi marqué une étape cruciale dans l’évolution du cinéma panafricain. En récompensant des œuvres audacieuses et en mobilisant un large éventail d’acteurs institutionnels et privés, le festival confirme sa place d’épicentre culturel et créatif du continent. Chacun des prix, de par sa valeur financière et son symbolisme, s’inscrit dans une dynamique d’excellence et de partage, rappelant que le septième art est, avant tout, un vecteur de transformation sociale et de dialogue interculturel.
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La soirée du 28 février 2025 à Ouagadougou restera gravée dans les annales du FESPACO comme une célébration vibrante du talent africain, une ode à la diversité et à la créativité, et un engagement renouvelé pour un cinéma résolument tourné vers l’avenir. En effet, alors que chaque œuvre primée raconte une histoire unique, c’est l’ensemble de ces récits qui, ensemble, dessinent les contours d’une Afrique en quête de renouveau, d’innovation et de souveraineté culturelle.
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Dans ce contexte, le FESPACO ne se contente pas d’honorer le passé ; il investit dans l’avenir, en offrant aux créateurs d’aujourd’hui les moyens de porter haut les aspirations de demain. Les 97 millions de francs CFA attribués ce soir ne sont pas uniquement des récompenses monétaires, mais bien les symboles d’un soutien indéfectible à un cinéma qui, par sa force narrative et son impact social, se fait l’écho des défis et des espoirs d’un continent en pleine mutation.
Ainsi, cette soirée de gala, où la passion et l’excellence se sont conjuguées, se veut le prélude d’une nouvelle ère pour le cinéma africain, à l’image d’un phénix renaissant de ses cendres et prêt à illuminer le monde de ses lumières vibrantes et novatrices.
Saidicus Leberger
Pour Radio Tankonnon