La capitale burkinabè, déjà réputée pour son effervescence culturelle, s’apprête une fois encore à accueillir un événement d’envergure panafricaine. Du 16 au 18 octobre 2025, se tiendra en effet la 8ᵉ édition des Rencontres musicales africaines (REMA), sous le thème évocateur : « Sahel, un nouvel imaginaire ».
L’annonce a été officiellement faite ce 19 septembre à Ouagadougou, lors d’une conférence de presse animée par le coordonnateur de l’événement, l’artiste musicien et promoteur culturel Alif Naaba. À ses côtés, prenait place Marc Duponcel, chef de coopération de l’Union européenne (UE) au Burkina Faso, réaffirmant ainsi le soutien indéfectible de l’institution européenne à ce rendez-vous majeur de la scène musicale africaine.
L’Union européenne, partenaire fidèle
Tout comme en 2024, l’Union européenne s’affiche de nouveau comme le partenaire officiel de cette 8ᵉ édition. Une fidélité qui n’est pas anodine : elle traduit la volonté de l’UE de contribuer activement à la structuration et à la professionnalisation de l’industrie musicale en Afrique.
Selon Marc Duponcel, « l’appui constant de l’Union européenne aux REMA illustre notre conviction que la musique n’est pas seulement un art, mais aussi un levier économique, un facteur d’intégration et un outil puissant de cohésion sociale ». En soutenant les artistes, l’Europe entend ainsi investir dans l’avenir d’un secteur porteur d’emplois et de créativité pour les jeunesses africaines.
Un carrefour panafricain de la musique
Placée sous le thème « Sahel, un nouvel imaginaire », cette édition des REMA rassemblera des délégations venues de 18 pays du continent et d’ailleurs. Durant 72 heures intenses, Ouagadougou deviendra un véritable laboratoire musical et culturel, où se croiseront talents émergents, figures confirmées et acteurs institutionnels du secteur.
Au programme :
- - Formations spécialisées destinées aux artistes et professionnels de la musique,
- - Ateliers pratiques sur la gestion de carrière, la distribution digitale et les droits d’auteur,
- - Panels de haut niveau réunissant experts, chercheurs et décideurs,
- - Showcases mettant en lumière de jeunes talents,
Grands concerts populaires ouverts au public,
Et même un tournoi de football, symbole de convivialité et de rapprochement entre participants.
Les REMA ne sont pas qu’un festival. Ils se veulent un cadre de réflexion, d’échanges et de réseautage, où se dessinent de nouvelles perspectives pour l’avenir de la musique africaine.
Un thème en résonance avec l’actualité
Le choix du thème « Sahel, un nouvel imaginaire » n’est pas fortuit. Dans un contexte marqué par des défis sécuritaires, économiques et sociaux, le Sahel demeure trop souvent perçu à travers le prisme de la crise et de la fragilité. Les REMA entendent, à travers l’art et la musique, proposer un contre-récit : celui d’un Sahel créatif, résilient, porteur d’espérance et d’innovation culturelle.
« Il s’agit de montrer que le Sahel ne se résume pas aux difficultés qu’on lui attribue, mais qu’il est aussi une terre de richesses humaines et artistiques », a souligné Alif Naaba.
Une tradition qui s’enracine
En seulement huit éditions, les REMA se sont imposés comme une référence dans le paysage musical africain. Ce rendez-vous, né de la volonté d’artistes burkinabè de créer une plateforme de rencontre et de partage, a su gagner en notoriété, attirant chaque année un nombre croissant de participants venus d’horizons variés.
La qualité des échanges, la diversité des activités et la pertinence des thématiques abordées font des REMA un espace unique où se conjuguent inspiration artistique et réflexion stratégique.
Ouagadougou, capitale culturelle africaine
En accueillant cet événement, la capitale burkinabè confirme une fois encore son statut de pôle culturel majeur en Afrique de l’Ouest. Déjà hôte du FESPACO pour le cinéma, Ouagadougou s’affirme désormais comme un lieu incontournable pour la musique et les industries créatives.
L’édition 2025 promet d’écrire une nouvelle page de cette dynamique, en offrant à la jeunesse africaine une tribune où l’art devient non seulement un outil d’expression, mais aussi un moteur de développement.
Un rendez-vous à ne pas manquer
Du 16 au 18 octobre, les projecteurs seront braqués sur Ouagadougou. Les REMA 2025 s’annoncent comme une grande fête de la musique et de la créativité africaine, mais aussi comme un espace de réflexion sur les enjeux culturels et économiques du continent.
Entre passion et professionnalisation, entre rythmes et débats, entre tradition et modernité, les Rencontres musicales africaines confirment plus que jamais leur vocation : faire de la musique un vecteur d’unité, de dignité et de progrès.
Saidicus Leberger
Pour Radio Tankonnon