Ancien militaire, fidèle lieutenant de Taylor arrêté à Paris : avertissement aux seigneurs et chefs de guerre, et princes du moment

Symbole de la justice

Accusé de crimes contre l’humanité durant cette interminable guerre, qu’on a dû arrêter pour faire des élections en trompe-l’œil afin de permettre à «Super Glue» surnom de Taylor d’être élu président en juillet 1997, Saturnay a été placé en détention provisoire.

Certes, il avait déjà été mis en examen le 13 septembre dernier, suite à des actions estées en justice par Civitas Maxima, une ONG en collaboration avec l’organisation libérienne Global Justice and Research Project (GJRP) pour crimes commis dans les guerres civiles au Libéria (1989-1997) et (1999-2003).

Le NPLF est responsable de plus de 64 000 violations des droits de l’homme et près de 250 000 morts, selon les conclusions de la Commission «Vérité et réconciliation».

Civitas qui avait déjà permis d’arrêter un ancien commandant rebelle Kunti Kamara. Saturnay a de quoi craindre car Taylor livré en 2006 au tribunal spécial pour la Sierra Léone purge une peine de 50 ans en Grande Bretagne, après sa condamnation à La Haye.

Ce genre d’action judiciaire devrait inciter les seigneurs de guerre, et tous ceux qui s’emparent du pouvoir par les armes, ou qui combattent pour ce pouvoir, une telle action devrait leur rappeler que la justice a la mémoire longue.

Lorsqu’on est au sommet de sa puissance, on doit convoquer souvent l’histoire, apprendre de celle-ci, et savoir gouverner dans la sagesse, la justice et raisonnablement.

Hélas, l’animus dominandi, cette pulsion de domination du prochain qui sommeille en tout homme, et qui devient gargantuesque chez les dirigeants ou seigneurs de guerre poussent très souvent à des atrocités, qui rattrapent les auteurs des années plus tard, lorsqu’ils ont oublié, ou aspirent à une vie paisible. Il n’y a pas de vie sereine pour des criminels de guerre. Saturnay, pour peu qu’on prouve sa culpabilité devra payer.

De toute façon, même l’impunité qu’on veut enrober dans l’immunité ne tient plus. Le cas de Hissène Habré à Dakar en est la preuve. Crime rime avec châtiment.

La rédaction

Aujourd`hui au Faso